AXE 2 - ENDOGÉNÉISATION DE L’ÉCONOMIE ET SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE

POUR UNE ÉCONOMIE PERFORMANTE ET RÉSILIENTE SOUS-TENDUE PAR UNE GESTION TRANSPARENTE DES FINANCES PUBLIQUES

Économie, finances publiques et budget, commerce, entrepreneuriat

Le programme devant réaliser notre vision économique d’un Sénégal souverain, démocratique, prospère et protecteur de l’environnement ne pourrait se baser simplement sur la rationalité économique traditionnelle. Ce programme économique se fonde sur 4 principes : la souveraineté, la croissance, l’équité et la protection de l’environnement. Pour la réalisation de cette vision, nous proposons ainsi un programme économique dans lequel les processus de production, de transformation, d’industrialisation, d’échanges, de création de monnaie, de travail, de rémunération, de finance et de consommation seront basés sur une représentation alternative de l’économie comme espace social souverain, durable, hétérogène et distributif.

1 - QUEL MODÈLE ÉCONOMIQUE ET QUELLES MODALITÉS EFFICIENTES DE FINANCEMENT

  • Nous rationaliserons les dispositifs existants (BNDE, FONSIS, FONGIP, DER) par la création d’une seule et unique banque publique d’investissement du Sénégal (BPIS)  ; 
  • Nous mettrons en place le “Livret d’épargne du patriotisme économique populaire” pour les particuliers, pour le financement des petites et moyennes entreprises locales ou régionales ;
  • Nous mettrons en place des dispositifs permettant de mettre la puissance financière de la diaspora au service de la renaissance économique et sociale du Sénégal. Pour cela, des filiales de la Banque publique d’investissement du Sénégal (BPIS) seront ouvertes dans la diaspora ;
  • Nous mettrons en place un système bancaire public inspiré du modèle allemand pour relever le niveau de bancarisation du pays et maitriser le circuit de financement de l’économie par la création d’une Banque Postale qui devra compter sur le réseau d’agences du Groupe La Poste, déjà bien implantées dans tout le pays;
  • Nous mettrons en place un Bureau d’Intelligence Économique (BIE) chargé de la prospective économique à court, moyen et long terme sur les plans national, sous régional (UEMOA), régional (CEDEAO) et Africain (ZLECAF). 

2 - UNE POLITIQUE BUDGÉTAIRE QUI RATIONALISE LES DÉPENSES PUBLIQUES

  • Nous affirmerons une approche de développement à partir des pôles territoires, dont les potentialités seront exploitées à bon escient ; 
  • Nous imposerons aux collectivités territoriales l’élaboration de Plans Locaux de Développement (PLD). Ces PLD seront articulés et mis en cohérence pour élaborer le plan national de développement à l’horizon 2050 ;
  • Nous inclurons les fonds du PUMA, PUDC et PACASEN dans le fonds d’investissement des collectivités territoriales et ferons la répartition par priorité définie par les populations ;
  • Nous mettrons en place un « Conseil des Finances Publiques » composé de hauts magistrats financiers et de personnalités qualifiées. Rattachée à la Cour des comptes, cette instance sera chargée de rendre un avis sur le réalisme des prévisions économiques du Gouvernement et la cohérence des objectifs annuels avec les objectifs pluriannuels des finances publiques ;
  • Nous renforcerons la Cour des Comptes dans ses missions d’assistance de l’Assemblée nationale dans le contrôle de l’exécution des Lois de finances.

3 - UNE POLITIQUE FISCALE NOVATRICE, EFFICACE, EFFICIENTE, ÉQUITABLE ET TRANSPARENTE

  • Nous instaurons la facturation électronique normalisée pour les grandes, petites et moyennes entreprises. La digitalisation demeure le meilleur outil de lutte contre la corruption et les pertes de recettes liées à ce fléau ;
  • Nous adopterons les « smarts markets » ou « marchés intelligents » qui offrent la possibilité de connecter directement l’activité des marchés à la Direction Générale des Impôts et Domaines (DGID) de l’approvisionnement à la vente ;
  • Nous mettrons en place un système de caisses électroniques intégrées à la DGID, pour les opérateurs économiques qui ne pourront pas se regrouper dans des smarts markets (boutiques de quartier, supérettes, restaurants, etc.) ;
  • Nous mettrons en place un « Wallet électronique » qui servira de tampon à toutes les opérations financières électroniques pour réduire les pertes de recettes fiscales sur les FinTech.

4 - LES RÉFORMES SUR LES FINANCES LOCALES POUR UNE MEILLEURE MOBILISATION DES RESSOURCES

  • Nous renforcerons l’autonomie financière des collectivités territoriales au travers des réformes :
  • Création d’un fonds de compensation destiné à atténuer les pertes de recettes des collectivités territoriales du fait des dégrèvements et exonérations décidées par l’État ; 
  • Mise à disposition des transferts de l’État à temps ; 
  • Augmentation de l’indexation des fonds de dotation et des fonds d’équipement faite sur la TVA pour la faire passer de 5,5% à un taux de 10% voire 15% ; 
  • Renonciation de l’État à certains impôts et taxes au profit des collectivités territoriales comme la taxe sur la plus-value foncière et immobilière qui est une taxe partagée entre l’État et les collectivités territoriales ; 
  • Versement effectif aux collectivités territoriales de leur part dans les fonds miniers, sur l’exploitation des autoroutes, des aéroports, du Train Express Régional (TER), du Bus Rapid Transit (BRT). 

5 - LES POLITIQUES EFFICIENTES DE GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE

  • Nous mettrons en œuvre une stratégie de ralentissement de la vitesse d’accroissement de la dette par :
    • La réduction graduelle et intelligente du déficit budgétaire par l’amélioration de la qualité des dépenses publiques et une fiscalité plus efficace économiquement et socialement ;
    • L’amélioration du climat des affaires et de la performance économique ;
    • La mise en place d’une politique économique conduisant une croissance économique endogène plus élevée et profitable au peuple sénégalais ;
    • Le recours à d’autres mécanismes de financement de la politique économique : financement participatif, financement structuré, partenariats public-privé, concessions et semi-concessions, etc. 

6 - DES MÉCANISMES DE DÉVELOPPEMENT ENDOGÈNE OUVERT POUR UNE ACCÉLÉRATION DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE AU SÉNÉGAL

  • Nous mettrons en place des pôles économiques régionaux avec une vraie décentralisation; 
  • Nous mettrons en place un cadre de l’État interventionniste et stratège :
    • L’État doit s’émanciper des injonctions des bailleurs de fonds internationaux ;
    • Un État interventionniste pour un développement endogène des chaînes de valeurs agricoles ;
    • Un État interventionniste pour l’accès aux marchés publics des entreprises à capitaux nationaux ;
    • Un État interventionniste pour permettre la création et le développement des PME agro-industrielles ;
    • Un État interventionniste dans l’appui des champions nationaux « Export discipline policies » ;
  • Nous développerons un secteur privé très fort en renforçant les capacités des entreprises et en développant des chaînes de valeur des produits miniers et pétroliers ;
  • Nous renforcerons les infrastructures économiques : chemins de fer, électrification, services postaux, télécommunications, réseau routier.

7 - LE COMMERCE INTÉRIEUR, LA PRÉFÉRENCE NATIONALE ET LA CONSOMMATION LOCALE

  • Nous développerons nos capacités de production et nos produits locaux pour mieux répondre à la demande intérieure en tenant compte des exigences liées à la protection de l’environnement ;
  • Nous développerons, professionnaliserons et moderniserons le commerce de proximité ;
  • Nous développerons les infrastructures routières, ferroviaires et maritimes pour faciliter le transport des matières premières et des produits agricoles et l’accès aux zones agricoles ;
  • Nous renforcerons la promotion de la consommation locale et des produits de nos terroirs par :
    • La valorisation de notre identité culinaire en revisitant les recettes sénégalaises et en innovant ou réinventant nos plats locaux ou africains ;
    • La labellisation et la production de nos produits locaux et leur protection (ex. AOC).

 

  • Nous mettrons en place une politique de priorité nationale réservant à nos entrepreneurs et producteurs locaux une proportion des marchés de la commande publique.

8 - UN COMMERCE EXTÉRIEUR COMPÉTITIF POUR UNE BALANCE COMMERCIALE ÉQUILIBRÉE

  • Nous développerons l’industrialisation et la transformation locale de nos produits pour une meilleure compétitivité à l’exportation par :
    • L’augmentation des moyens financiers alloués à la R&D pour améliorer la qualité et renforcer notre compétitivité ;
    • La mise en place d’une politique d’industrialisation sectorielle et d’accompagnement des entreprises et des exploitations agricoles ;
    • Le renforcement des exigences sur la qualité et la traçabilité des produits locaux, notamment le respect des normes internationales et l’utilisation des codes-barres sur les produits notamment agroalimentaires.
  • Nous promouvrons les investissements directs étrangers dans les secteurs présentant une balance commerciale très déficitaire. Ces investissements directs étrangers seront encadrés et dans les secteurs stratégiques un partenariat avec une entreprise locale sera exigé quand cela est possible ;
  • Nous refondrons et restructurerons l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (ASEPEX) qui deviendra l’Agence de Promotion et de Développement des Échanges Extérieurs (APDEX) avec une forte implication de nos institutions diplomatiques pour la facilitation à l’accès au marché extérieur, la gestion des évènements et rencontres, la mise en relation avec les investisseurs étrangers et partenaires et l’appui à la promotion des produits sénégalais et de nos entreprises.

9 - LE DÉFI DE LA FORMALISATION DU SECTEUR INFORMEL

  • Nous mettrons en œuvre des programmes d’information, de sensibilisation et de formation des acteurs de l’informel sur la formalisation et ses multiples avantages : droit aux aides de l’État en période de crise, retraite, IPRES/CSS, mutuelle, congés payés, indemnités chômage, etc. ;
  • Nous proposerons des formations en gestion d’entreprise pour renforcer la productivité et la performance par un système de partenariat avec les grandes écoles ;
  • Nous faciliterons les modalités de déclaration et de paiement des impôts, droits et taxes et mettrons en place un accompagnement pour des démarches administratives plus efficaces ;
  • Nous faciliterons l’accès à la commande publique et mettrons en place des aides financières et des avantages fiscaux aux employeurs qui se conforment au code du travail.

10 - L’HARMONISATION, LA STRUCTURATION ET LA RATIONALISATION DES STRUCTURES D’ACCOMPAGNEMENT

  • Nous créerons la Maison de l’Entrepreneur pour un regroupement dans un seul établissement de tous les services d’appui, d’accompagnement et de formation à l’entrepreneuriat avec la fusion de la Délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) et de l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) ;
  • Nous amenderons la Loi sur les PME dans le sens de préciser les définitions des acteurs à savoir Entrepreneur, Très Petite Entreprise, Petites et Moyenne Entreprises en tenant compte de leur secteur d’activité, afin que les orientations fiscales aient un impact positif sur chaque type d’acteur.

POUR UN SÉNÉGAL PROSPÈRE, AVEC LE PLEIN EMPLOI PRODUCTIF, UN TRAVAIL DÉCENT POUR TOUS, ET UNE RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ SOUS TOUTES SES FORMES

Économie sociale et solidaire, Travail et emploi

Le Code du travail sénégalais issu de la loi no 97-17 du 1er décembre 1997 est le fruit d’une longue maturation. Il a été précédé par deux autres codes : le code colonial du 15 décembre 1952 portant Code du travail dans les territoires et territoires associés relevant du ministère de la France d’Outre-Mer; et le code promulgué aux lendemains de l’indépendance le 15 juin 1961. Le monde professionnel a connu ces dernières années beaucoup de transformations. L’entreprise a connu des mutations, de nouvelles formes de travail sont apparues et la problématique de l’emploi et de la formation des jeunes se posent avec acuité. Face à de tels bouleversements, le Code du travail actuel ne répond plus aux exigences de compétitivité des entreprises et de l’environnement des affaires. Il faudra impérativement actualiser les dispositions pour faire en sorte que le Code du travail sénégalais réponde mieux aux exigences de l’heure.

1 - LA FIABILITÉ DES DONNÉES, LE SUIVI ÉVALUATION ET LA RESTRUCTURATION DES SECTEURS DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI

  • Nous doterons l’ANSD de moyens financiers et humains suffisants pour lui permettre de fournir des données statistiques fiables afin de suivre et de corriger l’évolution du secteur du travail et de l’emploi des jeunes, des femmes et moins jeunes et de mesurer réellement la masse de jeunes qui arrivent sur le marché du travail ;
  • Nous harmoniserons les agences gouvernementales autour de l’entrepreneuriat et de l’emploi des jeunes et augmenterons considérablement le budget du ministère du travail et de l’emploi ;
  • Nous créerons une seule agence gouvernementale portant les politiques d’emploi dénommée la Grande Agence Gouvernementale sur l’Emploi et le Travail (GAGET) et un bureau du suivi-évaluation des politiques d’emploi et de travail ;
  • Nous mettrons en place un ambitieux programme d’accompagnement des jeunes diplômés. Ce programme « Goungué » sera implémenté par notre premier gouvernement afin d’accompagner l’insertion des diplômés de l’enseignement technique et la formation professionnelle et promouvoir l’auto-emploi ;
  • Nous nous attèlerons à la mise en place de la Maison des Entreprises Régionales (MER) et des espaces de coworking des autoentrepreneurs et la création d’un régime de protection et d’assurance sociale des entrepreneurs ;
  • Nous faciliterons l’accès à l’emploi des personnes handicapées en combattant toute discrimination fondée sur le handicap et en instituant, dans le décret d’application de l’article 29 de la Loi d’orientation sociale, des mesures incitatives pour encourager les employeurs qui engagent des personnes handicapées, ainsi que des mesures coercitives pour contraindre ceux qui ne respectent pas l’obligation d’emploi de personnes handicapées posée par ladite loi ;
  • Nous encouragerons et accompagnerons les initiatives privées des personnes handicapées en matière de création d’entreprises individuelles, de petites et moyennes entreprises (PME), de coopératives de production et d’entreprises adaptées, tout en incitant les services de l’État et des collectivités territoriales à réserver une part de leurs marchés à de telles entreprises.
  • Nous nous engageons à instituer le fonds d’appui qui aura également pour mission de favoriser l’accès et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées.

2 - L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT INCLUSIF DU SÉNÉGAL

  • Nous lutterons contre la pauvreté, l’exclusion et la vulnérabilité afin de permettre à toutes les couches de la population de mener une vie digne par la mise en place d’un Programme National de Solidarité et la création d’un Fonds National de Solidarité ;
  • Nous développerons l’approche coopérative pour la création d’emplois et l’appui à la production à la base par la mise en place d’un Programme de développement de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) pour la création de richesses immédiates (PRECOSOL) ;
  • Nous institutionnaliserons l’Économie Sociale et Solidaire comme levier du développement durable et local participatif et intégré au travers d’une approche projet et partenariat public-privé. Ceci passera par le Projet d’Appui au développement Social Local par l’ESS (PADESOL).

3 - LE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE ET L’ÉQUITÉ SOCIALE ET TERRITORIALE

  • Nous définirons une politique assortie d’un cadre d’intervention stratégique et opérationnel pour la promotion et l’efficacité des initiatives de développement à la base. Cela passe par le renforcement du Programme d’urgence de Développement communautaire ( PUDC) ;
  • Nous lancerons un projet unifié de cartographie et d’orientation des infrastructures socioéconomiques de base (PUCIS) pour l’ensemble des acteurs qui interviennent dans le développement local afin d’assurer une rationalisation et une harmonisation des interventions à la base ; 
  • Nous renforcerons l’appui technique des initiatives d’auto-développement à la base pour une meilleure intervention des parties prenantes.

4 - LE DÉVELOPPEMENT DE LA MICROFINANCE, UN LEVIER POUR RÉDUIRE LE CHÔMAGE ET LA PAUVRETÉ

  • Nous mettrons en place un dispositif de couverture universelle de financement de la production et des acteurs du secteur informel à travers un Fonds d’appui à la production des acteurs à la base via un mécanisme de financement revolving de l’État et un montant déposé dans les institutions de microfinance pour un financement orienté et ciblé par l’Etat ;
  • Nous créerons les conditions permettant de mettre en place une coopérative de crédit communautaire dans les 8 pôles de développement économique, ce qui permettrait aux adhérents d’être co-propriétaires et de veiller à l’épanouissement de ce projet ;
  • Nous mettrons en place un Fonds d’impulsion et de promotion des initiatives entrepreneuriales pour octroyer des crédits pour le développement et la promotion des initiatives entrepreneuriales individuelles et collectives ;
  • Nous mettrons en place un projet d’inclusion socio-économique sur le modèle d’économie réelle de la microfinance islamique afin de promouvoir l’accès à un financement accessible à toutes les catégories.

POUR UN SECTEUR PRIMAIRE QUI GARANTIT UNE SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET UNE GÉNÉRATION CONSÉQUENTE DE DEVISES POUR L’ÉCONOMIE NATIONALE

Agriculture, élevage, pêche

Le secteur primaire occupe une place importante dans l’économie sénégalaise, mais sa contribution dans le PIB estimé à 16% en 2021 demeure faible au vu des potentiels agricole, pastoral et halieutiques de notre pays. Ce secteur primaire est poussé par l’agriculture qui représente 9% du PIB. Ainsi, il est d’une impérieuse nécessité de développer le secteur primaire pour garantir la sécurité alimentaire et la génération conséquente de devises pour l’économie nationale.

1 - L’ADOPTION D’UN NOUVEAU MODÈLE D’INTERVENTION DU MINISTÈRE EN CHARGE DE L’AGRICULTURE

  • Nous recentrerons les activités du ministère en charge de l’Agriculture sur ses missions de service public avec la décentralisation par le transfert de pouvoirs et de responsabilités aux organes représentatifs locaux et aux organisations professionnelles de base ;
  • Nous décentraliserons certains services administratifs au niveau régional par le renforcement de leurs attributions et de leurs moyens pour être en mesure de répondre mieux et plus vite aux problèmes posés localement;
  • Nous procéderons à la redynamisation et la relance des structures coopératives, des organisations professionnelles du monde rural ;
  • Nous créerons un Observatoire du Monde Rural, chargé de jouer un rôle de veille, d’alerte rapide, de prévision et d’anticipation sur les événements sociaux (risques probables de pénuries alimentaires humaine et animale), climatiques (sécheresses, inondations, pluies de contre saison) et les risques liés au péril acridien ou aviaire;
  • Nous recentrerons le rôle de la Société d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta du Fleuve Sénégal (SAED) ainsi que sa vocation. La mobilisation exceptionnelle des ressources publiques au profit de la vallée ainsi les faibles performances obtenues pose la cruciale question du rôle de la SAED et de la reprise en main des conditions dans lesquelles doit s’amorcer le développement agricole.

2 - LA MAÎTRISE DES FACTEURS BIOPHYSIQUES, TECHNIQUES ET ORGANISATIONNELS POUR UNE PRODUCTION AGRICOLE CAPABLE DE NOURRIR LE SÉNÉGAL ET DE GÉNÉRER DES DEVISES

  • Nous privilégierons un modèle de paysage agricole structuré autour des moyennes exploitations familiales modernisées, avec une diversification par des filières comme l’apiculture, le maraîchage ou l’aviculture, capables d’améliorer et de stabiliser les sources de revenus des producteurs ;
  • Nous engagerons une réforme agraire basée sur la sécurisation des droits fonciers des exploitations familiales et des investissements privés. Tout en prenant en compte cet objectif sécuritaire, cette réforme promouvra l’investissement privé national et dotera les collectivités locales de ressources financières à travers la gestion des ressources foncières ;
  • Nous mettrons en place un programme spécial de renouvellement des semences et de reconstitution du capital semencier pour les principales cultures et pas uniquement pour l’arachide ;
  • Nous mettrons en œuvre un programme spécial de fertilisation comportant une campagne de phosphatage de fond à grande échelle et le respect des recommandations de la recherche pour les engrais, pour chaque type de culture ;
  • Nous mettrons en place un ambitieux programme de mécanisation de l’agriculture et œuvrerons pour un accès des producteurs au crédit. La modernisation des exploitations agricoles sénégalaises s’avère d’une urgence cruciale pour redynamiser les terroirs et communautés de base;
  • Nous érigerons en priorité absolue la maîtrise des ressources en eau afin de permettre une production agricole durant toute l’année.

3 - LE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS SCIENTIFIQUES, TECHNIQUES ET INSTITUTIONNELLES DES STRUCTURES DE RECHERCHE ET DE VULGARISATION AGRICOLES

  • Nous mettrons en place un Fonds d’Appui à la Recherche et à la Vulgarisation des Acquis de la Recherche agricole (FARVAR). Ce Fonds alimenté en partie par l’État du Sénégal, aura pour vocation de soutenir à la fois les activités de recherche et de dissémination des technologies et innovations développées par la recherche. Des contrats de performance seront signés avec les instituts de recherche et de vulgarisation agricole ;
  • Nous rétablirons le système d’encadrement rapproché avec un accent particulier sur la formation des paysans par une vulgarisation intensive de thèmes techniques adaptés à la nouvelle typologie des exploitations ;
  • Nous affecterons 10% du budget national à l’agriculture, conformément à la recommandation de l’Union Africaine (engagement de Maputo puis de Malabo) et réviserons la politique de développement des projets budgétivores et inefficaces en promouvant davantage les appuis budgétaires ;
  • Nous redynamiserons le Système National de Recherches Agro-Sylvo-Pastorales pour assurer la coordination et la cohérence des interventions et pour une politique de financement adaptée, souverain et pérenne ;
  • Nous renforcerons l’Institut Sénégalais de Recherches agricoles (ISRA) en termes d’infrastructures, de ressources financières allouées et de ressources humaines. Un plan de recrutement d’au moins 200 chercheurs sur 5 ans sera lancé. 

4 - LA REDYNAMISATION DES FILIÈRES DE PRODUCTION ANIMALE

  • Nous mettrons en place un programme national de production fourragère. Les objectifs visés sont l’autosuffisance alimentaire du cheptel national, la réduction de la dépendance au marché extérieur et la promotion de la compétitivité des chaînes de valeur animales ;
  • Nous mettrons en place un programme national de développement de la chaîne de valeur laitière à long terme. Il permettra d’améliorer la production laitière par l’insémination artificielle, d’assurer une autosuffisance en lait et produits laitiers et limiter les importations. Ce programme contribuera aussi à la production de viande grâce aux mâles (sexe-ratio 50/50) non destinés à la reproduction ;
  • Nous mettrons en place un programme national d’appui à la chaîne de valeur avicole pour assurer une autonomie en OAC (œufs à couver) et une meilleure capacité d’autosuffisance en volailles et œufs ;
  • Nous créerons une Agence de Sécurité Sanitaire des Aliments pour prendre en compte la problématique des OGM dans les intrants alimentaires pour le bétail et l’approche One Health : zoonoses, biosécurité, pesticides, mycotoxines, usage des antimicrobiens et résistance aux antimicrobiens ;
  • Nous créerons une jonction entre les coopératives agricoles et les coopératives d’élevage. Ainsi, les coopératives agricoles pourront vendre éventuellement de l’aliment de bétail ou de volaille aux coopératives d’élevage. Inversement, ces dernières pourraient fournir de l’engrais naturel aux premières avec les déjections animales.

5 - LA SÉCURISATION DES SYSTÈMES D’ÉLEVAGE ET LE DÉVELOPPEMENT D’INFRASTRUCTURES ET D’ÉQUIPEMENTS DE PRODUCTIONS ANIMALES

  • Nous mettrons en place un programme national de sécurisation des systèmes d’élevage. Il sera axé sur :
  • La création d’un système d’identification des animaux et des élevages avec un numéro d’identité unique pour chaque animal et chaque élevage ; 
  • La création d’un système de déclaration obligatoire des animaux ;
  • La création d’établissements départementaux de traçabilité du cheptel ;
  • Nous mettrons en place un programme de restauration des pâturages, de lutte contre les feux de brousse et de développement de l’assurance pour le bétail ;
  • Nous créerons au sein du Ministère en charge de l’élevage, une structure de conception, de planification et d’évaluation /maîtrise d’ouvrage des infrastructures et équipements pastoraux et d’élevage ;
  • Nous mettrons en place un programme de développement et de modernisation des Infrastructures et équipements d’abattage, de stockage, de transformation et de mise en marchés des produits d’élevage (PRODINEL) ;
  • Nous renforcerons les capacités de contrôle aux frontières et dans les installations de collecte, de stockage et de commercialisation des denrées alimentaires d’origine animale.

6 - LA GESTION DURABLE DU SECTEUR DE LA PÊCHE ET DE L’AQUACULTURE

  • Nous réserverons la zone 12 milles marins (12 miles) à l’exercice exclusif de la pêche artisanale. Cette réforme majeure vise à protéger la pêche artisanale et les professionnels artisans de l’incursion des bateaux de pêche industrielle ;
  • Nous mettrons en œuvre des plans d’aménagement portant sur des pêcheries capitales. Les pêcheries concernées par les plans d’aménagement seront identifiées et sélectionnées en rapport avec les spécialistes habilités au sein de l’administration des pêches et toutes les parties prenantes concernées parmi lesquelles les institutions de la recherche halieutique et les professionnels du secteur ;
  • Nous élaborerons et mettrons en œuvre un Plan National d’Immersion et de Gestion des Récifs Artificiels communément appelé « PLAN RECIFS ». L’objectif de ce plan est de reconstituer les habitats et écosystèmes marins dégradés par des décennies de mauvaises pratiques de pêche tant artisanales qu’industrielles ;
  • Nous renforcerons le dispositif de surveillance maritime des eaux sous juridiction sénégalaise et de lutte contre les activités de pêche illicite, non réglementée et non déclarée (pêche INN) ;
  • Nous appliquerons sans concession et dans toute sa rigueur la réglementation sur la pêche maritime pour mettre fin à la gestion politicienne et complaisante du secteur. Une application rigoureuse de la réglementation est gage du respect strict des dispositions du Code de la pêche maritime et de son décret d’application. L’objectif ultime est l’éradication de toutes les pratiques de pêche non réglementaires dans les pêcheries sénégalaises ;
  • Nous suspendrons les accords de pêche avec l’Union Européenne et auditerons le pavillon sénégalais ;
  • Nous ferons de l’aquaculture une filière suffisamment développée pour contribuer considérablement à la satisfaction de la demande du marché national et pour permettre aux privés sénégalais d’en tirer profit. Pour y arriver :
  • Nous renforcerons le cadre juridique et réglementaire de l’aquaculture, notamment pour mieux sécuriser les investisseurs ;
  • Nous mettrons en place un fonds de promotion de l’aquaculture pour accompagner les acteurs qui veulent investir dans la chaîne de valeur aquacole;
  • Nous renforcerons l’encadrement technique et institutionnel des acteurs par la multiplication des centres et stations aquacoles dans les régions et les zones où le potentiel de développement existe ;
  • Nous encouragerons la production d’aliments de poissons au niveau local à travers la mise en place d’unités industrielles.

POUR UN DÉVELOPPEMENT DU TISSU INDUSTRIEL BASÉ SUR LA TRANSFORMATION DE CE QUE NOUS PRODUISONS ET LA PROMOTION D’UNE BOURGEOISIE INDUSTRIELLE NATIONALE

Industrie, transformation agroalimentaire

Depuis les indépendances, le secteur secondaire a toujours été le maillon faible de notre économie par sa contribution au PIB : 13,6 % en 1960 à 24,7 % en 2021 (données Banque Mondiale). Les difficultés socio-économiques que nous rencontrons s´expliquent non seulement par la faiblesse de son secteur industriel, mais également par la répartition déséquilibrée des unités économiques sur le territoire national. Le premier recensement général des entreprises publié par l´ANSD en 2016 a révélé que la plus grande partie de l´activité économique du pays est concentrée dans la partie Ouest et Centre-Ouest du pays. Quatre régions ; Dakar, Thiès, Diourbel et Kaolack, 8,8% du territoire, abritent à elles seules 66,3% des unités économiques.

1 - LA RESTRUCTURATION DU TISSU INDUSTRIEL POUR BOOSTER L’ÉCONOMIE NATIONALE

  • Nous impulserons une industrialisation structurée et pérenne de l’économie sénégalaise reposant sur un modèle inclusif et transversal. Ce modèle s’adossera sur une industrialisation par pôle. Pour ce faire, nous partirons des richesses de chacun des huit (8) grands pôles de développement économique ;
  • Nous instaurons pour chaque grand pôle, plusieurs zones industrielles avec tous les prérequis (électricité, eau, moyens de communications etc.) pour faciliter l’implantation et le déploiement des entreprises transformatrices des produits issus dudit pôle ;
  • Nous mettrons en place une cartographie dynamique pour chaque pôle pour permettre le suivi à chaque moment de la répartition des zones industrielles et leur évolution. Cette cartographie affichera en temps réel pour chaque zone, la superficie qui lui a été allouée, le nombre d’unités industrielles en activité et les lots disponibles pour les promoteurs ;
  • Nous faciliterons le transport des matières premières vers le lieu de transformation en accélérant le développement des infrastructures routiéres et nous rénoverons et renforcerons les infrastructures du réseau ferrés pour faciliter l’échange et le transport inter pôles.

2 - LA MISE EN PLACE D’UN PLAN D’ACCÉLÉRATION INDUSTRIELLE DU SÉNÉGAL (PAIS) 2024-2029 : UN CATALYSEUR INTÉGRÉ DE LA CROISSANCE

  • Nous réduirons l’atomisation sectorielle afin de construire une industrie mieux intégrée. Ce chantier repose sur la mise en place d’écosystèmes industriels ayant vocation à créer une nouvelle dynamique et une nouvelle relation entre grands groupes et PME ;
  • Nous mettrons en place des outils de soutien adaptés au tissu industriel. L’amélioration de la compétitivité́ des PME est un enjeu crucial pour la concrétisation duquel le PAIS prévoit une série de mesures intégrées afin d’assurer un accompagnement adapté aux besoins des entreprises et de leur fournir un cadre favorable au développement de leurs activités .
  • Nous mettrons en place un comité́ interministériel de suivi de la mise en œuvre du PAIS. Ce comité veillera à la réalisation des projets initiés et à l’exécution des conventions conclues entre les divers partenaires impliqués. Dans un souci de bonne gouvernance de cette nouvelle stratégie, la convergence des structures de promotion de l’investissement industriel au sein d’une « équipe Sénégal » permettra l’émergence de projets phares;

3 - LA TRANSFORMATION DES PRODUITS AGRICOLES, FORESTIERS, D’ÉLEVAGE ET HALIEUTIQUES COMME LEVIER DE PROMOTION DU « CONSOMMER LOCAL »

  • Nous procéderons à la territorialisation du développement de l’industrie agroalimentaire : 
    • La zone des Niayes et la vallée du fleuve Sénégal serviront de hub pour la transformation des cultures maraîchères ;
    •  La Casamance centralisera des unités de transformation de la mangue en divers produits (jus, marmelade, mangue séchée, vinaigre, pulpe) et d’autres produits forestiers tels que le « madd » et la noix d’anacarde ;
    • La région du Sine Saloum, cœur du bassin arachidier servira de point névralgique pour l’arachide et produits dérivés (huile, tourteau, poudre d’arachide, etc.) ;
    • La zone sylvopastorale du Ferlo sera le hub de la transformation des produits alimentaires d’origine animale ;
    • La petite côte va centraliser les unités de transformation des produits halieutiques.
  • Nous renforcerons les agropoles existantes et en créerons d’autres avec comme objectif principal d’établir des liens avec les petits exploitants agricoles qui par des mécanismes internes sont reliés aux grandes chaînes de valeur agricoles ;
  • Nous implanterons des incubateurs ou plateformes au niveau départemental pour servir de réceptacle aux productions issues des communes rurales. Ces derniers seraient connectés aux modules régionaux des agropoles.
  • Nous promouvrons le concept du « consommer sénégalais ». A cet effet, un programme de vulgarisation et sensibilisation sera lancé en rapport avec les atouts et les avantages comparatifs des produits locaux face aux produits concurrents venus de l’extérieur ;  
  • Nous procéderons à une articulation rigoureuse des secteurs de la production agricole et de la transformation et développement de synergies.

Les autres axes

Palais 1

RENOUVEAU INSTITUTIONNEL ET ENGAGEMENT AFRICAIN

ENDOGÉNÉISATION DE L’ÉCONOMIE ET SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE

CAPITAL HUMAIN ET QUALITÉ DE VIE

INNOVATION, TECHNOLOGIE ET INFRASTRUCTURES DURABLES

SÉCURITÉ NATIONALE ET RAYONNEMENT INTERNATIONAL

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